MDLXXXII -10

Un jour, dix jours ont disparu

1582, le calendrier officiel est changé. L’on passe, cette année-là du dimanche 9 au lundi 20 décembre.
Que sont devenus ces jours ?
Qu’aurait-il pu s’y passer ?
Qu’advient-il lorsque l’on touche si intimement au cours du temps ?
Qu’en est-il alors de l’homme, des hommes ?
Ces dix jours ont-ils disparu ou se sont-ils à jamais mués en notre imaginaire collectif en pièces invisibles d’un ensemble que l’homme croit, raisonnablement ou non, pouvoir construire, assembler, maîtriser.

Où sont les parts manquantes ?

1897, on retrouve à Coligny, dans le jura, un calendrier celte en bronze, presque parfaitement conservé.
Presque…. Des parts – des jours – ont disparu.
Voilà qui nous interroge sur notre capacité à retirer des parts au temps. A oublier, à aller vers d’autres histoires et d’autres lieux.

A trois siècles d’écart, les dix jours que le passage au calendrier grégorien a effacés se trouvent matérialisés par les parts manquantes du plus bel exemplaire de calendrier celte qui nous soit parvenu.
Matérialisation du vide par le manque.
Comme si le manque était éternel et se devait de se rappeler à nous.
Comme si le temps avait cherché à matérialiser les jours disparus.

 

One day, ten days have disappeared

1582, the official calendar is changed. We pass, that year from Sunday 9 to Monday 20 December. What have become of these days? What could have happened there? What happens when you touch so intimately over time? What about man, men?

Have these ten days disappeared or have they ever been transformed into our collective imagination into invisible pieces of a whole that man believes, reasonably or not, to be able to construct, assemble, control.

Where are the missing parts? 1897, we find in Coligny, in the jura, a Celtic calendar in bronze, almost perfectly preserved. Almost…. Shares – days – have disappeared. This questions us about our ability to withdraw shares over time. To forget, to go to other stories and other places. Three centuries apart, the ten days that the passage to the Gregorian calendar has erased are materialized by the missing parts of the finest copy of the Celtic calendar that has come down to us.

Materialization of emptiness by lack.

As if the lack was eternal and had to remember to us. As if time had sought to materialize the days gone.

 

enamel on copper 120*70cm- 2013 -série Renaissance